10 mars 2014

Le refuge AVA (Aide aux Vieux Animaux), un sanctuaire mais aussi un lieu d’études scientifiques.

J’ai rencontré Brunilde Ract-Madoux, à un colloque de la SFECA fin 2013. Ethologue au refuge AVA, elle était venue présenter une étude réalisée dans ce refuge pas tout à fait comme les autres. Il y a quelques semaines, Brunilde a eu la gentillesse de me faire visiter le domaine, et de prendre le temps de parler avec moi des études qu’elle réalise à l’AVA. J’ai été tout particulièrement intéressée par cet échange, d’autant plus qu’encore peu d’études scientifiques sont réalisées sur le Chat, cette espèce fascinante sur laquelle nous avons encore tant à découvrir.
Le refuge AVA a ceci de particulier qu’il collabore depuis plusieurs années avec des Ethologues afin d’étudier les comportements des chiens et des chats, sous deux axes de recherche principaux : le bien-être et la réhabilitation des animaux. S’étalant sur un domaine de 75 hectares, celui-ci offre à ses chats une vie paisible dans de grands enclos extérieurs, parsemés de nombreux arbres, points de nourriture et abris.
Ces dernières années, Brunilde Ract-Madoux s’est attachée à étudier l’organisation spatiale d’une population de chats captifs, avec pour application directe une meilleure compréhension des besoins des chats et la mise en place des aménagements adaptés. Elle a observé les comportements des chats et leur utilisation de l’espace sur un cycle annuel, afin de déterminer en quoi un milieu de vie bien aménagé peut permettre aux chats de réguler leurs distances interindividuelles et ainsi contribuer à leur bien-être.
En effet, on sait que le chat est un animal solitaire, mais que des regroupements de chats peuvent se faire lorsqu’une ressource alimentaire est concentrée dans un espace donné. Brunilde Ract-Madoux précise que l’on peut souvent observer une grande tolérance des chats avec leurs congénères, à travers un certain nombre de contacts et d’interactions positives (souvent en lien avec le degré de parenté, mais pas seulement). La captivité (et notamment la vie en refuge) force les individus à vivre dans un espace restreint, et il est important de savoir comment aménager cet espace au mieux pour que les chats puissent réguler leurs distances interindividuelles et évoluer dans un environnement le plus serein possible.
L’étude de Brunilde Ract-Madoux a révélé que l’utilisation de l’espace par les chats varie significativement en fonction des saisons. Des abris sont répartis dans tout l’enclos et les chats sont majoritairement dispersés en été. Or, en hiver ceux-ci ont tendance à se regrouper autour d’un grand chalet central qui est chauffé (bien que certains gardent toujours un peu leurs distances). Il a également été observé un chevauchement important des domaines vitaux des chats et de nombreux contacts entre ceux-ci (bien que très peu d’interactions à proprement parler). Ces résultats confirment le mode de vie solitaire du chat domestique, mais suggèrent une très grande tolérance des chats amenés à vivre en captivité. Brunilde Ract-Madoux souligne également l’importance de mettre en place des aménagements  adaptés au bien-être des chats, leur besoins variant en fonction des saisons.

Pour plus d’informations, vous pouvez visiter le site du refuge AVA : http://www.avarefuge.com/


Charlotte de Mouzon - www.ethocat.com

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